Umm al Raml’s Sand Narratives

Friday, March 25, 2022 6:00 p.m.
Saturday, April 23, 2022 7:00 p.m.

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Shirin Fahimi (TO)

Dans ce projet de fiction spéculative, Umm al Raml's Sand Narratives, Shirin Fahimi rend visible l'absence de femmes prophètes dans la littérature islamique, et les défis que représente leur représentation. Ce travail juxtapose le voyage spirituel de femmes iraniennes pratiquant le mysticisme à Toronto avec un paysage numérique généré par la divination qui imagine l'avenir de la prophétie féminine. En faisant revivre la méthode de divination islamique du 7e siècle, la science du sable, ce projet s'appuie sur les possibilités narratives générées par la divination. Il décolonise la narration linéaire du temps en brouillant la ligne entre présent, passé et futur. Les spectateurices sont invité.e.s à s'immerger dans le paysage numérique grâce à un casque de réalité virtuelle. Ielles interagissent avec les symboles et les objets 3D pour déployer la narration tout en explorant le monde numérique.

Shirin Fahimi est une artiste des médias numériques née en Iran et établie dans la région de Toronto. Par le biais de la création d'un monde numérique, elle explore les dichotomies coloniales de la rationalité et de la superstition, ainsi que les façons dont les femmes négocient leur visibilité dans l'arène politique des sociétés islamiques. Son étude est informée par la littérature mystique et la magie de la culture islamique dans la société iranienne et les communautés diasporiques. Depuis 2016, elle a développé sa pratique dans un ensemble d'œuvres, d'installations multimédia, de performances et de séries de réalité augmentée basées sur la méthode de divination islamique, à code binaire, appelée Ilm-al-Raml, connue sous le nom de géomancie. Elle a également présenté ses œuvres dans des institutions artistiques reconnues telles que Savvy Contemporary (Berlin), Counter Pulse et le Rubin Museum of Art.

Texte d’exposition

Les matières de la spiritualité

par Célia Mourey

L’exposition se place dans la continuité des recherches de l’artiste Shirin Fahimi autour de la méthode de divination par le sable, Ilm al Raml.

En créant de nouveaux narratifs qui viennent remettre en cause les vues occidentales, Shirin Fahimi vient s’opposer à la catégorisation des pratiques divinatoires féminines comme des superstitions, placées en opposition à la science dominée par les hommes et la rationalité scientifique.

L’artiste entrelace l’usage des nouvelles technologies (vidéos, réalité virtuelle…) avec cette pratique ancestrale qu’elle présente sous un nouveau jour, nous invitant à la reconsidérer dans une perspective évolutive.

L’exposition se traverse comme un rituel, où les multiples étapes nous guidant plus en profondeur dans l’univers de l’artiste. Une entrée de sable, élément de matière indispensable pour Umm al Raml, accueille le public, accompagnée par d’imposants portraits digitaux de quatre femmes iraniennes amies de l’artiste, chacune pratiquant le mysticisme à Toronto. Chaque portrait est entouré par des objets significatifs et symboliques au niveau personnel et culturel pour chaque sujet. Le public est ensuite invité à partager un moment en confidence avec chacune par le biais de grandes télé à taille humaine projetant des entrevues explorant leur voyage spirituel. Ces quatre femmes prophètes, symbolisant les quatre éléments de la divination (feu, terre, air et eau), sont les portes d’entrée à la fois physiques et spirituelles du public.

Au milieu de l’exposition, une arche verte délimite l’entrée vers une autre réalité. Brouillant les limites avec la performance, Shirin rend le public acteur à travers la réalité virtuelle. Chacun·e est invité·e à explorer le paysage digital et les symboles qu’il abrite. Ces nouveaux narratifs nés de la divination font basculer les codes connus et familiers. Le temps est interprété à travers la matière et présent, passé et futur perdent leurs linéarités pour se présenter circulairement.

À la fin de l’exposition, volontairement saturée de symboles culturels et spirituels, le public emporte avec lui cette expérience qui continuera d’évoluer, bien après la fin de la visite.

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Activité discursive