Montréal Monochrome X
© Crédits photographiques : fernando belote, 2024. © Design par Yuki Tam, 2024.
Montréal Monochrome X · 10e anniversaire
Événements du 9 au 12 octobre 2024
Pour cette 10e édition de Montréal Monochrome, articule a invité des artistes et des activistes à réfléchir sur les différentes luttes que mènent les artistes BIPOC à travers différentes temporalités. Le contemporain se mêle au passé et au futur dans le secteur culturel à travers les identités de l'artiste - comment pouvons-nous gérer cela avec le plus grand soin ?
Montréal Monochrome est une conférence annuelle organisée par le Comité fabuleux (anti-oppression) d'articule. Elle aborde la mauvaise et la sous-représentation des personnes autochtones et racisées dans le milieu des arts actuels montréalais. L'événement vise à imaginer et à nourrir des liens nouveaux ou déjà existants, des solidarités et des amitiés entre les artistes, penseur·euse·s, travailleur·euse·s culturel·le·s autochtones et les alliée·s racisé·e·s. Sont invité-e-s à soumissionner: les artistes, les travailleur-euse-s culturel-le-s, les chercheur-euse-s les organisateur-trice-s communautaires et toute autre personne intéressée. Les propositions sélectionnées pourront prendre la forme d’ateliers, de tables rondes, de débats, d’œuvres collectives, d’actions dans l’espace public, d’interventions, de performances, de manifestations, de rassemblements éclairs, entre autres.
Le Comité fabuleux est un espace pour les membres d’articule Noir·e·s, autochtones et/ou racisées, ainsi que pour les membres queer et/ou trans Noir·e·s, autochtones et/ou racisées, afin de se rassembler, d’avoir un espace où prendre soin des un·e·s les autres, d'échanger des idées, de partager leur pratique et de voir ensemble des œuvres artistiques. Les activités du Comité fabuleux changent en fonction des besoins et des désirs des membres.
PROGRAMME :
Mercredi le 9 octobre à 18h — Montréal reste t’il Monochrome? Une décennie de Montréal Monochrome
Conférence — Kama La Mackerel, Camille Larivée et eunice bélidor
— « Réputée comme une ville riche en offre culturelle et parmi les plus diversifiées au Canada, créneau sur lequel mise l’administration publique pour le développement de la cité, Montréal offre une multitude d’évènements et d’activités artistiques par le biais de différentes structures privées et publiques.
Pourtant, au sein des institutions et structures oeuvrant dans les arts visuels, pensons au Musée d’art contemporain et au Musée des Beaux-Arts de Montréal, le visage diversifié de la ville se fait rare. Parmi les dirigeants et artistes des musées, fondations, centres d’artistes autogérés et galeries privées, il demeure peu fréquent de rencontrer des personnes de la diversité. »
Ce sont les premiers paragraphes de la description du tout premier Montréal Monochrome qui s'est tenu le 24 mai 2013. Aujourd'hui, quelque dix ans plus tard, nous revisitons ces mots pour nous demander : « Qu'est-ce qui a changé ?, Ou sommes nous rendu avec la représentation dans les arts à Montréal? Comment a-t-il changé les bouts et besoins des artistes minoritaires?Vendredi le 11 octobre à 18h — Les luttes anti-racistes dans le milieu culturel
Panel antiraciste — Samir Eskanda et M. Gnanasihamany
— articule et le Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec (RCAAQ) ont le plaisir d'inviter les artistes et travailleurs culturels Samir Eskanda, musicien palestinien, organisateur et activiste des droits de l'homme basé au Royaume-Uni. Dans le cadre du festival Montréal Monochrome, Samir partagera son point de vue sur l'intersection de la culture et de l'activisme, plus particulièrement dans une optique antiraciste, et proposera des outils permettant aux organisations d'améliorer leurs efforts en faveur de la justice sociale. Samir s'entretiendra avec l'artiste et auteurice local·e M. Gnanasihamany, dont la pratique aborde des questions similaires.Samedi le 12 octobre à 14h — Passeurs D’histoires
Conversation — Cécilia Bracmort, Nicolas Premier, Émilie Monnet et Raphaëlle Red— Dans le cadre de l'exposition Africa is the Future Echoes et Responses de Nicolas Premier à la SBC galerie d'art contemporain, la projection de son film Africa is The Future sera le point de départ d'une discussion hybride, en présentiel et en ligne. La conversation abordera la (re)construction d'histoires personnelles et collectives à partir d'éléments perdus ou fragmentés.
L'événement rassemblera divers artistes, utilisant des médiums tels que la vidéo, la littérature, le théâtre ou la photographie, pour discuter de l'impact des histoires occultées ou marginalisées sur la construction identitaire. Les discussions souligneront l'importance de révéler des narrations et des souvenirs oubliés, et de saisir les enjeux culturels et politiques des choix mémoriels collectifs.
Samedi le 12 octobre à 17h — a fine African head
Performance poétique — Faith Paré
— a fine African head retrace la relation personnelle et inévitablement unilatérale de l'autrice avec une jeune étudiante militante noire des Bahamas qui vivait à Montréal dans les années 1960. CJH fait partie des 97 personnes arrêtées pour avoir participé à l'occupation du centre informatique Sir George Williams en 1969, un sit-in historique de deux semaines contre le racisme à l'université. À un certain moment, la seule information publique sur CJH était qu'elle était décédée des suites d'un traumatisme crânien subi lors de la violente répression policière de l'occupation. Le deuil de cette camarade noire et le fait que sa mémoire ait été reléguée dans les archives publiques servent de point de départ pour imaginer ce qu'aurait pu être sa vie dans cette ville dont l’importance est minimisée dans la lutte du Black Power. Le livre se déroule comme un diptyque géographique et temporel entre cette période de bouleversements et les années 2020, alors que le fardeau mental, physique et historique de l'éducation institutionnelle sur les Noirs pèse encore lourd au Canada et dans les Caraïbes, longtemps après le soulèvement étudiant de 1969.Samedi le 12 octobre à 18h — Célébration de Montréal Monochrome!
Pour toute question ou demande concernant l'accessibilité à l'événement ou à notre espace d'exposition, veuillez contacter James par courriel ou par téléphone au 514-842-9686. Pour des informations générales sur l'accessibilité, veuillez consulter notre page dédiée.
Veuillez noter qu'en raison de l'augmentation des transmissions de COVID 19 et de la grippe, le port de masques est obligatoire pendant toute la durée de l'événement.
Kama La Mackerel est un·e écrivain·e multilingue, artiste visuel·le, performeur·e, éducateur·ice et traducteur·ice littéraire d’origine mauricienne qui croit en l’amour, la justice et l’émancipation individuelle et collective. Sa pratique brouille les frontières des pratiques artistiques traditionnelles afin de créer des espaces esthétiques d’où des vocabulaires décoloniaux et queer/trans peuvent émerger. Avec un engagement aigu envers les récits océaniques, la souveraineté des îles, la poétique transgenre et le passé spirituel queer/trans, son corpus remet en question les notions coloniales de l’espace-temps en lien avec l’histoire, le pouvoir, le langage, le corps et la formation du sujet.
eunice bélidor est une commissaire indépendante, une chercheuse, une critique d'art et une autrice.
Sa pratique porte actuellement sur le questionnement en tant que méthodologie de conservation, sur l'écriture en tant que création d'une auto-théorie de commissariat et sur l'intersection de l'écriture de lettres avec le care, le féminisme et les enjeux du racisme. Elle est titulaire d'une maîtrise en histoire de l'art et d'un diplôme d'études supérieures en conservation de l'Université de York, où elle s'est penchée sur la conservation de l'art haïtien contemporain dans les expositions culturelles internationales après le tremblement de terre de 2010. eunice bélidor a remporté le prestigieux prix Emerging Curator de la Fondation Hnatyshyn en 2018.
Camille Larivée est un.e artiste, commissaire indépendant.e, auteur.trice et travailleur.se culturel.le basé.e à Tiohtià:ke/Mooniyaang/Montréal. Iel est titulaire d’un baccalauréat en histoire de l’art et d’un certificat en études féministes de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Depuis les 12 dernières années, Camille a créé et commissarié plusieurs projets d’art public, expositions et publications avec des collaborateur.trice.s extraordinaires. Sa pratique artistique et de commissaire s’ancre autour des mémoires émotionnelles collectives dans les espaces publics urbains et l’amour pour la biodiversité locale. Camille est lae directeurice général.e et artistique du Montréal, arts interculturels (MAI) depuis 2023.
Samir Eskanda Il a joué un rôle clé dans de nombreuses campagnes, couvertes par le New York Times, CNN, BBC, Rolling Stone, entre autres, appelant des célébrités telles que Shakira et Lana del Rey à annuler leurs représentations à Tel Aviv. Il a également contribué à l'organisation de pétitions très médiatisées visant à défendre la liberté d'expression d'artistes défendant les droits des Palestiniens, comme Sally Rooney, Lorde et Emma Watson, contre des attaques répressives destinées à les intimider ou à les réduire au silence.
M Gnanasihamany est un·e artiste, un·e auteurice et un·e commissaire basé·e à Montréal. Son travail a été publié dans des revues telles que Maisonneuve Magazine, BlackFlash Mag et Peripheral Review, et iels ont bénéficié de nombreuses subventions et résidences, notamment avec Artscape Gibraltar Point, le Banff Centre for Arts and Creativity et le Conseil des Arts du Canada. M poursuit actuellement sa maîtrise en beaux-arts à l'Université Concordia, où iel étudie le paysage et les sites potentiels de résistance aux structures et technologies carcérales, extractives et coloniales.
Nicolas Premier À travers sa pratique vidéo, photographique et installative, Nicolas Premier interroge modernité et contemporanéité à partir d'expériences et de savoirs dites "hors champ". Il explore les liens d'emprunts mutuels et d'éblouissements qui existent entre et envers les diasporas africaines. Ses co-créations transdisciplinaires visent à déployer sa pratique en tenant compte des contextes et espaces de monstration, notamment avec son projet AITF, entité fluctuante et terrain d'expérimentations formelles et conceptuelles.
Raphaëlle Red est née à Paris et vit à Berlin, où elle poursuit des recherches sur le rôle des récits dans la construction de la diaspora africaine en tant que communauté. Ses textes ont été publiés en français (Jef Klak, L‘Humanité), anglais (gal-dem, The Funambulist) et allemand (Bella Triste, anthologies Resonanzen et Glückwunsch). Son premier roman Adikou (Grasset, 2024) retrace le voyage du personnage éponyme au Togo, pays du père dont Adikou sait peu de choses, le long du Golfe de Guinée, et jusqu’au Sud des États-Unis. Une traversée littéraire qui explore des questions liées à l’identité, à l’histoire esclavagiste, aux continuités coloniales et à l’appartenance.
Cécilia Bracmort est une artiste et commissaire franco-canadienne vivant à Montréal. Son héritage caribéen influence ses pratiques artistiques et curatoriales, qui sont axées sur les notions d'identité - individuelle ou collective -, de mémoire et d'histoire.
Par ces projets, Bracmort crée des ponts entre des thèmes tels que l’écologie, les traumatismes ou la mythologie. Ainsi, elle encourage les gens à sortir des sentiers battus et les invite à voir le monde sous des jours nouveaux.
Émilie Monnet Artiste interdisciplinaire, Émilie Monnet a développé une pratique scénique autour des questions d’identité, de territoire et de transformation qui l’ont propulsée sur les plus prestigieuses scènes du monde. Au croisement du théâtre, de la performance et des arts médiatiques, elle propose des œuvres collaboratives qui ramènent au premier plan des vies et des histoires négligées. D’origine anishinaabe et française, elle a grandi entre l’Outaouais et la Bretagne, et vit actuellement à Mooniyaang/Montréal. Avec sa compagnie ONISHKA, elle crée des ponts entre les communautés artistiques autochtones à travers le monde, notamment par la plateforme Scène contemporaine autochtone, un festival d'arts vivants autochtones dont la dernière édition a été présentée en Écosse en 2019. Sa pièce Marguerite : le feu a été acclamée au Festival d’Avignon en 2023 et son spectacle Nigamon/Tunai est présenté sur les scènes internationales d'Europe et d'Amérique du Sud depuis sa première au FTA en mai dernier. En novembre, elle présente sa toute nouvelle création au Théâtre du Nouveau Monde, l'adaptation théâtrale du roman Kukum de Michel Jeaan.